Gérer le "Post-Covid 19", une évolution indispensable dans le processus de la "Distressed M&A"

  • Posted on: 29 April 2020

Gérer le « post-Covid 19 » : une évolution indispensable  dans la procédure  de la « Distressed M&A »….

 

La pandémie que nous connaissons épargne peu de monde, elle a un impact général. Comme les autres, le milieu des fusions-acquisitions est lourdement touché. Les transactions en cours d’étude sont arrêtées en plein vol, les valorisations revues à la baisse, les projets annulés.   

Quoi qu’il en soit, l’horizon reste trouble et il est donc difficile pour les investisseurs de se positionner sur des rachats et des fusions de sociétés. Le nombre de transaction devrait chuter dans les mois à venir.

Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres, on le sait bien. En de pareilles circonstances, des entreprises vont être en très grande difficulté, au bord du gouffre. Leur situation périlleuse va attiser l’appétit de celles qui ont les reins plus solides et une ambition épargnée. De belles opportunités de rachat vont poindre et permettre à l’activité M&A de résister à l’ouragan mais différemment…
 

Ainsi donc, l’activité des M&A devrait-elle tirer son épingle du jeu en se focalisant sur l’activité « Distressed M&A » dont certains sont spécialistes et l’aspect social y est un volet important et inévitable lorsque l’on parle de restructurations.

Malgré tout, on aurait tort de croire que la « Distressed M&A » sera celle que l’on connait déjà et qu’il faudra la traiter comme on l’a fait jusqu’ici.

Si l’aspect social restera important, plus important encore devrons-nous traiter du facteur humain. Le social et l’humain sont deux choses différentes, ne les confondons pas. Le social a depuis longtemps pénétré le milieu des fusions-acquisitions, pas l’humain.

Si j’aborde ce sujet c’est que je le connais bien. Depuis que je fréquente les milieux financiers, les Private Equity et que je parle du facteur humain, on m’entend mais on ne m’écoute pas. Oui bien sûr l’humain c’est important, mais la question est souvent ramenée à des considérations sociales, voilà tout.

Pourtant, comment pourrait-t-on croire que l’après-Covid sera humainement facile à gérer ? Cette pandémie qui fait état d’un tsunami planétaire, qu’est-ce donc sinon de l’humain, tout simplement, de l’humain… ?

Suffira-t-il d’organiser les postes de travail, les horaires, privilégier le travail en home office, apporter des conditions d’hygiène nécessaires pour minimiser l’impact qu’il aura provoqué ?

Non, ne vous y trompez pas. La pandémie, le confinement, l’après-confinement, aura crée un traumatisme profond dont chacun ne sortira pas forcément indemne, et dont il faudra bien s’occuper si on veut que l’opération à terme, soit une réussite.

De ce fait, la « Distressed M&A » qui sera un changement stratégique classique, avec des restructurations, des licenciements, des mutations…devra également gérer le traumatisme lié au Covid 19 : double peine.

Il est par conséquent indispensable d’accompagner l’organisation, les équipes managériales, les managers opérationnels, les collaborateurs dans cette phase de « Distressed M&A ».

Plus que jamais, il faut favoriser les échanges, libérer la parole, écouter, comprendre, aider chacun à retrouver du sens dans son travail, avec une nouvelle organisation, peut-être un nouveau nom, de nouveaux collègues, un nouveau bureau. 

L’adhésion pleine et entière des équipes managériales, des managers opérationnels, des collaborateurs et de l’organisation toute entière sous une nouvelle configuration ne se fera qu’à ce prix-là.

Si l’accompagnement du capital humain (coaching) n’est pas encore développé dans les milieux des fusions-acquisitions, il y a pleinement sa place.  Avant le deal, il s’agira de conseil, de diagnostic, d'audit du capital humain, pour compléter une due-diligence.  Après le deal, il s’agira bien d’accompagner le changement post-covid 19 + le changement stratégique lié à un rachat, à une restructuration.  

Dans tous les cas, l’accompagnement des « Distressed M&A » ne vise qu’au succès à long-terme de l’opération, pour laquelle le facteur humain est le facteur numéro 1 à l’origine des échecs, comme des réussites ! 

 

 

 

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